La Paris Fashion Week Prêt‑à‑porter Femme s’est déroulée du 28 septembre au 6 octobre. Considérée comme la référence mondiale, elle domine celles de Londres, New‑York ou encore Milan. Le 24 septembre, le site de référence Business of Fashion revenait sur l’aura de cet événement de renommée internationale avec un article titré « L’importance de la Fashion Week de Paris : pourquoi les jeunes créateurs du monde entier choisissent‑ils de présenter leurs collections à Paris, même en pleine pandémie ? ». Pour vous, Talons Aiguilles revient sur les faits marquants de cette édition.

En quelques chiffres 

Cette année, du fait des restrictions sanitaires, ce sont 83 maisons qui se sont retrouvées contre une centaine habituellement. Ce ne sont pas moins de 10 nouvelles maisons qu’on a pu observer (Ami, Cécilie Bahnsen, Enfants Riches Déprimés, Ester Manas, Gabriela Hearst, Mossi, Situationist, S.R Studio LA. CA., Vejas, Wales Bonner et Gabriela Hearst) contre 8 l’année passée. 18 maisons ont présenté un défilé physique (Dior, Hermès, Balmain, Chanel…).

Le retour de la Fashion Week en présentiel 

Cette Fashion Week fut aussi le moyen de célébrer un semblant de retour à « une vie normale ». Couturier, modéliste, maquilleur, coiffeur, et mannequins se sont de nouveaux retrouver pour célébrer et nous offrir tout ce que la mode fait de mieux. 
Bien que l’événement n’ait pas pu accueillir autant de publics que souhaité (quatre à cinq fois moins que les années précédentes), on ne peut que se réjouir de voir à nouveau la capitale parisienne revêtir ses plus belles tenues. 

Crédit : @isabelmarant

Retour dans le futur pour la FW…

Nombreux ont été les créateurs qui ont voulu célébrer l’âge d’or de leurs maisons. Olivier Rousteing chez Balmain a ainsi dévoilé une collection fêtant les grandes années de Balmain, les années 90, réunissant les top modèles emblématiques de cette ère tels que Carla Bruni ou encore Milla Jovovich. 
Ce défilé représente encore une fois une décennie de succès pour ce créateur. 

Parallèlement d’autres créateurs ont plutôt cherché à briser les codes en ré inventant la PFW. On peut penser au directeur artistique de la maison Balenciaga, Demna Gvasalia, qui a proposé un défilé futuriste. 
Des invités de renom tels que Naomi Campbell ou Cardi B étaient ainsi installés dans un théâtre face à un écran de cinéma et ont pu voir défiler sous leur yeux leurs propres silhouettes arrivant sur le tapis rouge menant au lieu du défilé. Les invités sont ainsi devenus les mannequins du défilé.
À la suite de cela, un court métrage des Simpson mettant en scène Balenciaga a été diffusé sur le grand écran. La démarche de Gvasalia permet ainsi de démocratiser la mode tout en montrant l’importance de la pop culture dans la mode actuelle.

Paris en fête 

La saison printemps‑été 2022 marquait le retour de la fashion week de Paris en presentiel, ce qui a particulièrement inspiré les créateurs et les différentes maisons en leur donnant envie de donner à cette PFW un air de fête tant dans le déroulement des défilés que dans les créations elles‑mêmes. 
On a ainsi pu voir Kevin Germanier proposer une vision très festive de la mode, mettant l’accent sur ses modèles à rayures multicolores tout en mettant en avant l’artisanat de l’Afrique de l’Ouest. 

Chanel, quant à eux, ont choisi de puiser leur inspiration dans les années 90 : mannequins surélevés et photographes autour du catwalk rythmaient ce défilé qui a marqué les esprits par la joie de vivre qu’ils prônaient. 

Enfin, Isabel Marrant n’a pas failli à sa réputation d’unique parisienne souriante en proposant un défilé en fête. Cette dernière a designé une collection haute en couleur, voulant apporter de la bonne humeur après la morne période que nous avons traversé.

Une diversité encore trop peu présente 

Peut‑être le « point noir » de cette Paris Fashion Week. Si depuis maintenant quelques années la mode semble de plus en plus s’ouvrir à toutes les morphologies, on peut que constater que cette évolution n’a pas encore eu lieu dans toutes les maisons. 
Seul Etam a su se différencier en ouvrant son défilé à tous types de mannequins, ce qui pour nous rend ce dernier comme l’un, si ce n’est le plus, marquant de cette Fashion Week.

Vers une mode plus éthique ? 

Les maisons de couture ne sont pas toujours un exemple en terme de mode éthique que ce soit socialement ou écologiquement. Toutefois certains créateurs s’emparent de cet enjeu et le font avec style…
Marine Serre, par exemple, a encore une fois pu être élu comme la reine de l’upcycling : Bottes et tailleurs créés à partir de torchons, fourchettes transformées en bijoux et l’incontournable robe en foulards. Cette dernière se donne, de plus, un nouveau challenge : réduire ses prix pour rendre ses créations plus accessibles. La collection est faite « à 90% » à partir de matériaux recyclés, achetés en stocks non utilisés ou régénérés. Les jeunes créateurs s’emparent également de ces problématiques. 

Sonia Carrasco a ainsi présenté sa collection printemps‑été 2022 : daim vegan provenant de la canne à sucre, chanvre bio, coton recyclé ou plastique conçu à partir de cannes à pêche sont à l’honneur dans ces créations.

L’upcycling poussé à son paroxysme par Marine Serre

L’audace de Sonia Carrasco